Le Royaume Alkeb est régi, sur le plan spirituel et culturel, par une instance unique : le Conseil Spirituel
À ne pas confondre avec les Nomades de la tribu Spirituelle, qui regroupe l'ensemble des aziza, chaman et kizoyu non élus, le Conseil Spirituel se distingue par son rôle spécifique et son fonctionnement indépendant. Contrairement aux autres tribus du royaume, généralement ancrées dans une zone géographique précise et structurées autour de clans, les Nomades de la tribu Spirituelle ne connaissent aucune frontière fixe et sont soumis à la seule loi du Conseil et du Tribunal Spirituel.
Le Conseil Spirituel n'intervient que dans les domaines culturels et spirituels du royaume. Il ne se réunit que lors d’événements majeurs ou de crises urgentes. Aucune ingérence politique ou influence des clans n’est tolérée en son sein, et aucune décision relevant du pouvoir temporel n’y est prise.
Le roi ne peut y siéger qu'à condition d’être reconnu comme kizoyu (Kizau-you) ou chaman. Sans cette qualité, il ne dispose d’aucun siège au sein du Conseil.
Cette organisation garantit l’intégrité du Conseil, en assurant que ses membres soient choisis pour la noblesse de leur âme et leur engagement spirituel, à l’abri des influences partisanes ou des ambitions politiques.
Les Kizoyu
Les kizoyu sont des alkeb dotés de facultés spirituelles particulières, dont la principale force est liée à leur miroitement de l’endokã (enn-dau-kay). Aussi, lorsqu’ils activent leur endokã, leurs yeux prennent une teinte mauve caractéristique.
Bien que le miroitement de l’endokã soit une capacité commune à tous les alkeb, la spécificité des Kizoyu réside dans le fait qu’ils peuvent partager leur endokã avec les êtres vivants situés dans un certain périmètre autour d’eux, en établissant une connexion spirituelle. L'étendue de ce périmètre varie en fonction de la puissance et de la maîtrise du Kizoyu : plus celui-ci est habile et puissant, plus le champ de connexion sera large.
Une fois la connexion établie, l’être vivant, qu’il s’agisse d’un humain, d’un alkeb, d’un animal ou même d'un végétal, ressent un lien particulier avec le Kizoyu. Ce phénomène est appelé faire “unité”, ou bien faire “ubunye” (ou-boun-yé).
Pendant cette période, la personne ou l’animal bénéficie de certaines facultés accrues, notamment la vision nocturne, ainsi que la capacité de se connecter spirituellement, lui aussi, à d'autres êtres vivants. Les personnes sont ainsi capables de ressentir les émotions de chacun d’entre eux, et ce, sans même se toucher.
Les Kizoyu sont reconnus pour posséder un endokã nettement plus puissant que celui des alkeb ordinaires. Outre cette supériorité énergétique, ils disposent également de diverses capacités psychiques qui se manifestent en fonction de leur maîtrise du miroitement. Ces aptitudes varient selon le type de Kizoyu et leur niveau d’habileté.
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Les chimériques :
Ils constituent une catégorie particulière de Kizoyu. Grâce à une maîtrise avancée de l’ubunye, ces Kizoyu sont capables d’altérer profondément la perception de la réalité d’un être vivant.
Leur pouvoir induit des hallucinations puissantes et réalistes, plongeant la cible dans une illusion si convaincante qu’elle peut en perdre tout repère. Dans certains cas extrêmes, les effets de cette illusion persistent même après la rupture du lien spirituel.
La victime peut alors demeurer piégée dans une prison psychique créée par son propre esprit, développant des troubles mentaux sévères tels que des formes de schizophrénie ou de paranoïa aiguë.
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Les marcheurs de rêves :
Un autre type de Kizoyu est spécialisé dans l'exploration du monde onirique. Ces individus peuvent pénétrer les rêves d’une personne endormie et y interagir consciemment avec elle.
De plus, lorsqu’ils réalisent l’ubunye, une fusion spirituelle avec un autre être vivant, ces Kizoyu sont par ailleurs capables de lire dans les pensées de leur interlocuteur, qu’il s’agisse d’un humain, d’un alkeb, ou d’un animal.
Cette capacité peut cela dit être contrée facilement si un alkeb utilise son propre miroitement pour empêcher ce kizoyu de pénétrer dans sa tête et de lire ses pensées.
Ces kizoyu sont également connu pour pouvoir faire des voyages astraux.
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Les clairvoyants :
Le type de Kizoyu le plus rare est celui des clairvoyants. Ces individus, dotés dès la naissance d’une intelligence supérieure et d’une intuition exceptionnellement développée, se distinguent par leur capacité à anticiper des événements à venir, et ce, sans nécessairement recourir à leur miroitement.
Leur acuité spirituelle les rend capables d’interprétations et de perceptions hors du commun.
Lorsqu’un clairvoyant établit un ubunye, c’est-à-dire une fusion spirituelle, avec un autre être vivant, il peut accéder non seulement à son passé, mais par ailleurs à des fragments de son futur.
Cette double lecture temporelle, cependant, ne s’applique pas à leur propre avenir, qui demeure inaccessible, même à leurs propres facultés.
Les mères aziza
Les mères aziza sont des figures spirituelles d’exception, chacune détentrice d’une cape d’invisibilité, symbole de leur statut unique. Elles communiquent entre elles en utilisant le kriké, un langage imitant les sons d’insectes, particulièrement lorsqu’elles sont invisibles. Selon la tradition orale, ce langage aurait été transmis aux insectes par les aziza elles-mêmes. Expertes en médecine des plantes, elles sont pareillement les protectrices de la faune, de la flore et des voiles intermondes.
Leur apparence est marquée par une sobriété distinctive : une longue robe turquoise ou blanche lors des conseils, un foulard sur la tête et une cape semi-transparente en fibre de lyr, tissée par les tisseuses.
Les tisseuses, branche à part entière de la communauté des sœurs aziza, sont au nombre de neuf. Elles combinent la soie ultra-résistante de l’araignée Caerostris darwini, ou plus communément appelée la veuve pourpre, à des filaments de lyr confectionnant des capes invisibles d’une rare solidité et d’une grande beauté.
La fabrication de ces capes prend plusieurs mois, ou plusieurs lunes, si l’on se réfère au comptage alkeb. Lorsqu’elles sont activées par les vibrations du miroitement de l’endokã de l'aziza, elles réfléchissent la lumière, rendant la personne totalement invisible.
L’usage de ces capes est strictement réservé aux aziza, mères ou sœurs. Celles-ci peuvent circuler librement dans le monde des Hommes, mais doivent impérativement répondre à l’appel lors des conseils, où qu’elles soient. Invisibles, elles s’abstiennent d’agir ou de parler. Leur rôle est en grande partie exclusivement cantonné à l'observation du monde. Leur influence est grande : elles rapportent leurs observations aux chamans, djēle (djé-élé), gouverneurs ou même au roi.
Même si l'on connaît le nombre des mères aziza, 26, le nombre exact de toutes les sœurs aziza reste inconnu. Un mystère gardé par le Conseil Spirituel afin de protéger leur anonymat et ainsi préserver leur intégrité.
Les mères aziza veillent sur les 24 régions du Royaume Alkeb, en plus de la Jungle Noire de Nirãni (Niray-ni), inhabitée par les alkeb. Le Grand Est et le Grand Ouest, correspondant respectivement aux continents africain-européen et américain, sont considérés comme deux régions humaines uniformes, sans distinction, par les alkeb.
Les mères aziza | Domaine & Particularité | ethnie |
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Sania | Fertilité, terre, prospérité, cycles de vie | sāni |
ZA Anãela Mamake | Djēli et protectrice de la flore de l’Est d'Alkebula, fille de RË Xango Mamake | Elfine de Lune |
ZA Nãa Mamake | Protectrice de la tribu des Brumes et des récoltes de Taneltzia, épouse du prince YA Makolino | Métisse |
Oris | Elle aide et guide les âmes à traverser les voiles intermondes. Elle est égaleement la protectrice de la tribu des Pieds-Rouges. | Elfine Blanche |
Nala | Rivières, sources, purification spirituelle ; a remplacé ZA Ozora Yemãa | Elfine de Lune |
Jalia | Protectrice de la tribu de l'eau du sud, des marins, et de la faune marine | Semi-Elfine |
Sãma | Experte en chant guerisseur, elle est liée à la tribu des Montagnes du Sud. | Elfine de Lune |
Zinzi | Gardienne des l'iles de Mwezi Mko & Ko, d'Alkebula. | Semi-Elfine |
Amina | Annonciatrice des cycles lunaires, experte en astrologie, mère des rituel lors des Lunes d’Argent à KI'Galāni. Elle est liée à la tribu des Montagnes Noires | Elfine de Lune |
Sana | Protectrice de la Faune et porte parole des mtamila (hommes-zèbres). Elle vit près de Roche Lune, au sud des Basseterres. | Sang-mêlée |
Izogi |
Elle est la protectrice des Sanān. | Sāni |
Luwesi | Fertilité, femmes et enfants, guérison des maladies | Elfine de Lune |
Inãa | Elle possède la connaissance de la guérison par les herbes médicinales, le chant guerisseur et des visions spirituelles pour soigner en travaillant avec les Éternels. Elle est appelée pour traiter les malades et libérer les corps sous l’emprise des maxetani. | Elfine de Lune |
Elãa | On l’invoque afin de protéger les jeunes enfants contre l’emprise des maxetani. Elle est également appelée pour apporter la fertilité aux femmes alkeb et humaines. | Elfine de Lune |
ZA Fëana Mbãe | Danses rituelles, guérison, inspiration animiste du Grand Est. | Semi-Elfine |
Nanda | Elle est la gardienne de la spiritualité, de la protection des bibliothèques et temples de savoir chez les humains. | Semi-Elfine |
Fëana | Connaissance, écriture, gardienne des scribes d’Alkebula. Elle est liée à la tribu des Grandes Plaines. | Elfine de Lune |
Awa | Elle guide les initiés chamans, aziza et Kizoyu dans leurs apprentisssage. Elle est directement liée à la tribu des Nomades. | Elfine de Lune |
Obani | Aziza invoquée afin d'aquérir les connaissance ancestrales concernant le miroitement de l'endokã | Elfine de Lune |
Niri | Aziza associée à la guerre, elle est invoquée lors de certains conflits pour insuffler courage et force aux combattants avant l’affrontement. | Semi-Elfine |
Amina | Justice, équité, protectrice des opprimés. Elle est liée à la tribu des Mbanyore à Órelota. | Sang-mêlée |
Yãna | Liée au peuple de la tribu des Longs-Cous, elle est décrite comme étant une puissante aziza punitive, pouvant retirer l’endokã des injustes. Elle impose la crainte et respect. | Métisse |
Ishtam | Protectrice du peuple des Elfes blancs, elle est associée au tonnerre et aux éclairs. Les alkeb l'invoquent pour rendre la justice. | Elfine Blanche |
Nadjahi | Elle aide et guide les âmes à traverser les voiles intermondes. Elle est liée à la tribu du Désert aux Trois Lunes. | Elfine de Lune |
Fatumata | Elle aide et guide les âmes à traverser les voiles intermondes. Elle est liée à la tribu de l'Eau du Sud à Órelota. | Elfine de Lune |
Bëa |
Elle est appelée afin d'aider les malades sur leur lit de mort afin qu'ils aient une mort douce. Elle est aussi la en soutien aux familles endeuillées à Kagatonde. | Sāni |
Les 22 sages spirituels
Les sages spèrituels, titre octroyé aux chamans élu de la tribu Spirituelle ayant un siège au conseil, occupent une place centrale dans la société traditionnelle alkeb, où ils sont à la fois gardiens des anciennes coutumes, guérisseurs, enseignants et maîtres de rituels sacrés. Leur rôle dépasse la simple transmission de connaissances : ils incarnent l’équilibre entre le monde visible et l’univers immatériel, et sont considérés comme les piliers vivants de la culture spirituelle alkeb.
Origine et fonctions des chamans
Leur formation repose sur un processus d’initiation intensif, mené auprès d’un chaman local pendant plusieurs dizaines de cycles. Devenir un chaman implique la maîtrise de nombreux savoirs : pratiques rituelles, techniques de guérison naturelles, et habileté reconnue dans le miroitement de l’endokã. Les chamans interviennent dans toutes les étapes de la vie communautaire :
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Mariages
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Célébrations des naissances
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Célébration du nouveau Roi ou Guide (réservé aux sages)
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Rites de passage
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Funérailles
Leur lien avec le monde invisible leur permet également de venir en aide aux personnes affectées par des maxetani (maché-tani), des entités spirituelles malveillantes issues du folklore alkeb.
Influence et rôle institutionnel
En plus de leurs fonctions rituelles et spirituelles, de nombreux chamans enseignent dans les académies du royaume, où ils partagent leur savoir avec les nouvelles générations. Si leur influence est reconnue et des plus respectées, ils peuvent être appelés, élu, à siéger au Conseil Spirituel ou il prendra le titre de sage.
Un sage spirituel devient membre du Conseil par un vote libre, sans limite de temps. Son mandat prend fin seulement en cas d’abdication, de décès ou sur décision du Tribunal Spirituel.
Sages Spirituels | Région | Ethnie |
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YA Sãdo Aganjú | KI'Galāni | Elfe de Lune |
Adama | Ān (Kozane) | Elfe de Lune |
Bakari | Makemila | Elfe de Lune |
Mane | Ān (Alkebula) | Elfe de Lune |
Kosende | Janzabém | Sang-mêlé |
Amad | Tanzabém | Sang-mêlé |
Kisimba | Milakemet | Humain |
Hëta kemun Mera | Al'Tep | Elfe Blanc |
Oluwasë | Jansãlota | Semi-Elfe |
Mansa | Tonsëān | Elfe de Lune |
Ãsane | Nëri | Elfe de Lune |
Ilunga | Sãnalota | Sanān |
Sako | Bëra | Elfe de Lune |
Yanare | Ansãsiwa | Semi-Elfe |
Obãomi | Kemnilge | Semi-Elfe |
Bona | Kemnel | Sanān |
Sãdo | Onansaān | Semi-Elfe |
Konate | Nār | Elfe de Lune |
Yare | Jansã Wa'Ni | Elfe de Lune |
Kahel | Dol'Tall | Elfe Blanc |
Agu | Onansãlota | Sanān |
Ahnukai | Taneltzia | Métisse |
Le Tribunal Spirituel
Afin de garantir un Conseil Spirituel juste et bienveillant, un Tribunal Spirituel a été mis en place pour prévenir tout abus de pouvoir de ses membres.
Un organe de régulation et de surveillance
Bien que les trois membres du Conseil Spirituel soient choisis pour leur rigueur et leur engagement spirituel, le Tribunal Spirituel agit comme un contre-pouvoir afin d’assurer une justice impartiale.
Présidé par plusieurs anciens, il a pour rôle de :
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Examiner les dérives et entendre les accusés,
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Statuer sur les fautes commises,
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Prononcer des sanctions adaptées.
Le Tribunal Spirituel n’a pas toujours été exclusivement dirigé par d’anciennes aziza et/ou sages spirituels. Au fil de l’histoire, des djēle et même des kizoyu y ont également siégé, apportant leur savoir, leur sagesse et leur vision unique du monde spirituel et matériel.
Les djēle, en tant que gardiens des traditions orales et de la mémoire du peuple, ont joué un rôle clé dans l’interprétation des anciennes lois et des enseignements ancestraux. Leur vaste connaissance des récits et des leçons du passé leur a permis de guider le Tribunal avec discernement.
Les Kizoyu, quant à eux, dotés d’une perception exceptionnelle et d’une compréhension approfondie des énergiesqui régissent l’univers, et de la psyché alkeb, ont su apporter un éclairage unique aux décisions prises.
Ainsi, bien que le Tribunal Spirituel soit aujourd’hui majoritairement composé de d'anciens sages spirituelle et d'anciennes aziza, son histoire témoigne d’une grande diversité de figures influentes ayant contribué à sa mission : préserver l’équilibre et la justice du Royaume Alkeb.
Des sanctions justes et symboliques
Les sentences prononcées par le tribunal sont variées et proportionnées, toujours empreintes de symbolisme et de justice. Elles peuvent aller de :
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La rétrogradation d’un grade,
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La perte d’un titre ,
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La déchéance de privilèges liés aux statuts de Kizoyu, sage spirituel ou aziza,
- Exclusion du Conseil Spirituel ou de la tribu Nomade,
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La confiscation d'une arme en Lyr.
Chaque grande cité du Royaume Alkeb dispose d’un ou plusieurs tribunaux spirituels, garantissant ainsi une justice accessible et efficace sur l’ensemble du territoire.
La sacralisation des Éternels
Au-delà de sa fonction judiciaire, le Tribunal Spirituel a également la charge d’élever un alkeb au rang d’Éternel, lui permettant ainsi d’entrer au panthéon des esprits vénérées.
La Forêt de Jade et les Arbres-Sépulcres
La Forêt de Jade est l’un des hauts lieux spirituels d’Alkebula, façonnée au cours du deuxième millénaire par le Roi-Chaman du clan Orun (Au-roun), qui y régna pendant plus de 400 cycles.
Ce souverai, le père des chaman et plus généralement, le père de la culture alkeb que nous connaissont aujourd'hui, y fit ériger les Arbres-Sépulcres, arbres sacrés sous lesquels reposent les défunts.
Depuis cette époque, les membres des grandes lignées, notament du clan Mamake (Mamaké), mais aussi de certains clans lié par le sang, sont traditionnellement enterrés sous ces arbres, où leur endokã peut, selon les croyances, perdurer au sein du tronc et des racines.
Ces arbres sont réputés pour émettre des lueurs saphir sous la lumière du soleil et lorsqu'un alkeb fait miroiter son endokã à proximité d'un arbre, d'ou son appélation, la forêt de jade.
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Point culture alkeb : Les Tribus