BIENVENUE À ALKEBWORLD

Au sein des croyances du peuple alkeb, un mythe fondateur a profondément divisé les communautés et les familles. 

Entouré d'un interdit intégral et chuchoté par quelques érudits amers et revanchards, il révèle la face obscure des divinités que certains alkebs, chamans, aziza et autre croyant voudraient nous présenter comme pure bonté.

 
Le récit que nous allons exhumer n'est pourtant pas tissé de douceur ni de lumière, mais d'ombres, de trahisons et de la violence originelle ayant forgé tout un pan de la civilisation alkeb.

Ainsi, les noms de GALĀT, MĀT et MAKŪTA résonnent encore dans les traditions orales plus de 13 000 cycles après leur première mention dans les grotte du mont MU IDA.  

Ces Esprits Primordiaux, ou semi-Céleste comme certain aime à les nommer, dont la puissance dépasse notre entendement. Des êtres d'une magnificence incommensurable, mais dont la grandeur était paradoxalement entachée d'une cruauté froide, les rendant aussi imprévisibles que les caprices des Célestes eux-mêmes.

Les alkebs racontent, dans les rares parchemins préservés par les djeles Oluwasey et Oluwarotimi, qu’une ère entière fut brisée et réduite en poussière par une guerre intestine qui déchira le ciel et souilla la terre de sang durant de nombreuses générations.


Et c’est GALĀT, l’aîné des enfants de son créateur, alluma la première étincelle de cette conflagration.

Longtemps, GALĀT avait observé le fragile cœur des mortels. GALĀT avait vu leur existence dénuée de la flamme de la volonté propre, une inertie qui, selon son jugement, les condamnerait à jamais à ramper.

MĀT le second enfant de son Créateur, entendant les conclusions de GALĀT, offrit aux mortels, le don du rêve. Un présent en apparence aussi noble que l’or pur, mais qui se révéla être un poison lent et insidieux...
Car les songes des mortels, d’abord sources de créativité et d’espoir naissant, se mirent à gangrener leurs cœurs, corrompant leurs esprits telle une rouille invisible.

MĀT, dans son acte, avait omis d’insuffler aux rêveurs les chaînes de l’éthique.

L’idée même de libre arbitre que GALĀT et MĀT voulaient à tout prix préserver, l’identité propre que les mortels tissèrent au sein de leurs familles primitives, se mua en une insatisfaction rongeuse.

L’envie naquit en eux.

Poussant les mortels à ne plus voir le monde comme un foyer sacré et uniforme, mais comme une terre à conquérir et à soumettre par la force et la trahison.

Toujours plus avides, jamais rassasiés, les mortels se retournèrent les uns contre les autres, frères contre sœurs, maris contre femmes, parents contre enfants.

Leurs regards désormais fixés sur un infini qu’ils n’étaient pas dignes de posséder.

GALĀT, l’aîné des enfants de son Créateur, voyant le passé de toutes choses, présente et à venir, ainsi que le futur de toutes choses, présent à venir, utilisa alors son don de clairvoyance.

GALĀT perçoit cette évolution des moeurs comme une menace imminente pour la pérénité même des mortels. 

GALĀT voit que l’ambition insatiable, nourrie par des rêves dénués de toute morale, fini par pousser les mortels à lever la main contre leurs propres créateurs.

GALĀT entrevoit un avenir sombre où ces mortels, consumés par leur soif de pouvoir, cherchent à usurper l’essence divine qui coule dans les veines des Célestes.

Au cœur de cette vision, GALĀT distingue l’émergence d’une nouvelle race de mortel, plus communne.

Plus basse.

Dépourvus de la sagesse des premiers peuples et ayant tourné en dérision l'essence des rêves divin que MĀT leur avait insufflé bien des générations au paravant.

Ces derniers, guidés presque exclusivement par leurs instincts les plus primaires, abandonnant la raison, laissant leurs passions et leurs pulsions dicter leurs actes, façonnant ainsi une nouvelle réalité brutale.

GALĀT, qui observe attentivement cette présente réalité futuriste, comprend alors que ce comportement, plus qu’un simple danger, représente une blessure profonde à l’équilibre fragile établi par le grand Céleste ANU AKĀNJURU.

Hanté par ces sombres présages, GALĀT quitte ce future pour revenir à son présent, puis convoqua MAKŪTA, l’enfant cadet de leur Créateur.

 
GALĀT lui confia alors ses craintes, lui exposa les conséquences qui découleraient inévitablement de cette maladie rampante.

MAKŪTA cependant, dont la nature et les pensées étaient aussi insaisissable que la brume, pouvait se montrer vile et manipulateur lorsque l'envie lui prenait.
Ayant depuis son avenement montré une certaine condescendance envers les peuples mortels, il feigna de partager les craintes du premier fils de son Créateur. 

MAKŪTA affirma avec un haut verbe à GALĀT que, si ces mortels étaient dignes du don des rêves, ils seraient capables de le porter à la plus haute perfection.

MAKŪTA, devant GALĀT et MĀT, ajouta sa propre vision à l’œuvre du second enfant de son Créateur, insufflant l’amour dans leurs cœurs.

Mais dès que l’attention de ses aînés se détourna, MAKŪTA y sema les graines du doute, brouillant ainsi davantage la faible morale des mortels.

Lorsque GALĀT découvrit le geste du plus jeune enfant de son Créateur, MAKŪTA l’apaisa de paroles chantantes et mielleuses, comme à son habitude.

L'Esprit Primordial argua que si les mortels devaient aimer leurs semblables d'un amour si profond qu'ils devraient se voir en tous, cet amour imposé par le devoir et par une force exogène, et non né d’une volonté propre, n’était qu’une illusion.

Un paradoxe qu'il juga indigne de la création d’un Céleste. 

Car l’amour pour autrui, tout comme l’amour-propre, avec ses nuances infinies, ne saurait en aucun cas remettre en question les fondements de la moralité défendue par les Célestes.

Un concept impalpable, incapable d’être commandé ou décrit, mais seulement vécu.  

GALĀT, acculé, n'ayant le pouvoir d'oter le doute dans le coeur des mortels qui divisa de plus en plus les familles des mortels, n’eut d’autre recours que de se tourner vers MU IDA, leur Créateur.

Le Céleste demeurait pur, à l’abri des corruptions qui rongeaient les esprits de ses trois enfants et des mortels.
Pourtant, un chagrin insoluble pesait sur lui, la douleur lancinante de la perte de sa bien-aimée, celle avec qui il avait partagé tant de choses et engendré GALĀT, MĀT et MAKŪTA.

MU IDA avait laissé son deuil façonner le monde.

De ses larmes amères étaient nées des mers de sel qui enserraient le globe. De son corps avachi était née la chaîne des montagnes du nord d'Alkebula. De ses cris de chagrin étaient nés le vent et les tempêtes.

Ainsi accablé, MU IDA fut incapable d’entendre la supplique désespérée de GALĀT, l’aîné de ses enfants, qui voyait les mortels comme les créatures ayant précipité le trépas de sa bien-aimée.

La suite de ce récit, hélas, a été en grande partie dévorée par les cycles. 

Sa trame, rognée par l’ancienneté, demeure incomplète et nulle ne peut affirmer avec certitude le destin qui s’ensuivit.

Une seule transcription de cette œuvre fut retrouvée, enfouie dans les archives poussiéreuses de Taneltzia, récupérée de force par les anciens percepteurs du roi, qui l’échangèrent contre une poignée d’or.

Désormais, ce fragment appartient au trésor caché du monarque, enfermé dans la bibliothèque du palais du Nār, à Alkebula, dans une allée interdite excepté au Conseil Spirituel et à quelques membres du clan Mamake.

La nature de ce conte, révélée au grand publique au neuvième millénaire de la troisième ère, souleva une tempête de controverses.

Car le texte osait dépeindre les trois Esprits 
Primordiaux, GALĀT, MĀT et MAKŪTA, non pas comme des figures parfaites et immuables, mais comme des êtres faillibles et imparfaits.

Ce concept hérétique, loin du manichéisme rassurant, heurtait de front les croyances les plus ancrées des alkebs et du Conseil Spirituel, l’image divine des Célestes et des Esprits Primordiaux vénérés depuis des âges immémoriaux.

Face à cette hérésie blasphématoire, niée avec véhémence par de nombreux chamans du Sud du continent, qui se détachèrent progressivement de ce pan de la spiritualité Msimena pour se rapprocher davantage de celle des elfes blancs, le récit des djeles d’Oluwasey et Oluwarotimi dont l'origine est eux aussi source de divergence historique, fut immédiatement frappé d’anathème.

Toute publication fut proscrite, et les quelques alkebs qui avaient participaient à sa diffusion, furent traqués et envoyé en pâture dans la Jungle Noire à Nirani par ordre de l'ancien Conseil Spirituel, appuyé par l'ancien roi, RÊ Exe ll Mamake. 


Les plus chanceux, et plus souvent les alkebs provenant de clans nobles se voyaient recevoir une seconde chance.

Sous serment sur l’honneur des Éternels, ils furent contraints de jurer de ne jamais plus parler de l’existence de ce conte blasphématoire.

Cependant, quatre d’entre eux, provenant de clans mineurs à cette orbée dissous ou assimilé à d’autre clans, brisèrent leur serment sacré une fois libérés.

Ces parjures se virent quelques lunes plus tard jeté vivant dans les cages aux fauves de RÊ Exe Mamake ll , ou ils furent dévorés par les mingwas et par les panthères royales.

Pourtant, plusieurs cycles lunaires après la découverte du texte originel, des djeles audacieux contestant l’autorité du Conseil Spirituel, bravant l’interdit une nouvelle fois, laissèrent anonymement s’échapper plusieurs copies retranscrites à la main, abandonnant ainsi la tradition orale.

Ces copies clandestines, bien que fragmentées et fréquemment exagérées par des ajouts oraux au fil du temps, permirent à ce conte de survivre sous la forme d’un mythe conté dans les villages les plus reculés du royaume, à l'abri des oreilles indiscrètes. 

De notre lune, ce mythe est toujours exclu des textes anciens prêchés et enseignés par les Chamans et le Conseil Spirituel, et diverses versions proposent une conclusion à cette histoire, toutes convergeant vers un événement apocalyptique : la guerre fratricide entre les mortels et les Esprits Primordiaux.

Selon ce texte, c'est cette guerre qui créa le fléau, donnant une dimension mythologique pour les uns et divine pour les autres à la fin de la deuxième ère.

Pour ce faire, il nous faut une nouvelle fois tourner nos regards vers Taneltzia, et plus précisément vers le clan maudit Obãefó.

Au fil des cycles ces elfes de lune, n’ont cessé de souiller la spiritualité alkeb en prenant les armes aux côtes des Nécromanciens, leurs lames tranchant abondamment dans la chair des loyaux sujets du clan royal Mamake et de leurs fidèles alliés lors de la première et de la seconde guerre des nécromanciens.

A cette époque, des rumeurs, dont la plupart se sont avérées véridique, prétendait que ce clan, alors mené par YA Asanbosam Obãefó, un elfe de lune dont la sauvagerie n’avait d’égale que sa soif de sang, s’adonnait à des festins cannibales après chaque bataille.

Des orgies macabres où ils célébraient leurs victoires en dévorant les corps des soldats alkebs tombés, espérant ainsi absorber leur force vitale, leur courage perdu.

Ce fut cette abomination, parmi tant d’autres actes de démence, qui valut à ce clan un bannissement sans appel à la conclusion de la dernière Guerre des nécromanciens, au cinquième millénaire des clans nobles du royaume. 

Lors de la révolte des impies, un millénaire plutard, une main avait pourtant été tendue, leur offrant une grace s'ils prenait les armes contre les impies lors de l'alliance des Basseterres qui regroupait historiquement près de 23 clans, gouverneurs, vassales et mineurs de la région.

Mais, ils refusèrent, coupant ainsi définitivement leur relation avec les autres villages et cités à l'extérieur de leur régions. 

Désormais isolés dans leurs villages dans les montagnes pour certains, tandis que d’autres avaient migré vers le Grand-Est, l’Afrique du Sud, de nombreuses légendes sombres courent encore de notre lune à propos de ce clan. 

L’une des légendes les plus tenaces, prétend que les Célestes eux-mêmes avaient maudit ce clan, leur retirant la faculté de faire miroiter leur endokã.

Pire encore, ils les avaient stigmatisés, leur péché rendu visible à tous, marqué à jamais sur leur apparence physique.
Leurs cheveux crépus noirs et leurs yeux dorés, avaient été teints d’une couleur rouge sang, signe indélébile de leur abomination.

 Selon l’un des récits fragmentaires publiés et conté par ce clan , recoupée par d’autres récits similaire issus d’autre région du continent sans lien particulier avec ce clan, l’affrontement dévastateur entre les mortels aurait duré des centaines de cycles, embrasant le monde tangible dans une lutte sans fin.

MĀT et MAKŪTA, qui semblaierent vraissemblablement supporter deux factions opposées , auraient finalement pris part au carnage. 
Leurs pouvoirs divins déchaînés sur les champs de bataille.

Mais ce conflit, qui semblait devoir durer et s'enliser, épuisa GALĀT, qui fut sommé par le grand Céleste ANU AKĀNJURU, d’y mettre un terme. 

Las de la folie destructrice de ses pairs et du bain de sang qui maculait le monde, l'Esprit Primordial prit une décision irrévocable.

 GALĀT dévora les deux enfants de son Créateur, mettant ainsi fin à leur discorde, et les scella dans l’autre monde, le royaume intangible où les deux Esprits Primordiaux demeureraient pour l’éternité.

Ensuite, GALĀT battit douze fois des ailes, et déchaîna des vents si puissants qu’ils balayèrent les armées des deux camps, réduisant à néant leurs ambitions et leurs forces.

La suite de la Période Oubliée, où le monde avait été ravagé par les guerres fratricides entre les mortels, marqua l'aube d'une nouvelle ère.

De ces cendres fumantes naquit une renaissance fragile, portée par la résilience et l’espoir tenace du peuple alkeb.

Cette renaissance fut guidée par un elfe de lune dont le nom est gravé à jamais dans la mémoire collective : Odon Mamake, le premier roi de la troisième ère.

Surnommé le "Porteur de l’Aube," Odon Mamake devint bien plus qu’un simple souverain : il incarna l’esprit d’un peuple déterminé à reconstruire un monde meilleur sur les ruines du passé.

Le roi Odon Mamake demeure une figure centrale de l’histoire alkeb, connu comme étant le premier Kizoyu parmi les mortels, symbole de résilience et d’espoir, dont le souvenir continue d’éclairer le chemin des générations futures, leur rappelant que même après la nuit la plus sombre, l’aube finit toujours par se lever.

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